Depuis le mois d’octobre 2015, l’administration de l’Aviation Civile du Royaume-Uni a lancé une vaste revue de sécurité sur l’ensemble du dispositif régissant les manifestations aériennes.

Ce travail s’inscrit suite aux accidents qui sont survenus en Grande-Bretagne au cours de l’été passé et la CAA vient de publier son premier plan d’action sous forme d’une publication règlementaire CAP 1371. Ce texte est disponible dans l’espace membres.

A la première lecture, on s’aperçoit que tous les secteurs de l’organisation sont impactés avec une responsabilisation accrue de l’Organisateur et du Directeur des Vols (FDD), sans oublier le rôle crucial des Evaluateurs (DAEs) chargés de valider les autorisations de présentation en vol (DA). Il est à remarquer qu’une réflexion particulièrement poussée touche les mesures de réduction des risques en ce qui concerne les abords situés autour de la zone du meeting et de l’aire de présentation en vol. Un deuxième train de mesures semble en cours de réflexion sur bon nombre de domaines (Distances du public payant, vols nocturnes, navigabilité, manoeuvres permises….etc….) et devrait être publié avant la saison 2016.  

Toutes ces mesures ont un coût certain, à la fois humain et financier, en charge de travail d’organisation, en terme de responsabilité et d’assurances… et nous pouvons raisonnablement nous poser la question aujourd’hui des répercussions que ces actions vont avoir sur le nombre de manifestations organisées à l’avenir en Angleterre….?

Compte-tenu de la position de leader du Royaume-Uni en matière de règles de sécurité des vols lors des meetings, ces décisions de portée nationale auront-elles une résonance auprès de l’EASA dans la mise en oeuvre du SPO-règlement européen UE 965 au mois d’avril 2017, sachant que ce règlement va classer “à hauts risques” un certain nombre de présentations en vol, et que d’ores et déjà nous savons qu’il va falloir adapter nos règles françaises? C’est tout le travail qui est en cours dans le cadre du GTMA (Groupe de Travail Manifestations Aériennes) piloté par la DGAC, GT auquel FSA participe activement tout comme les autres acteurs que sont le CNFAS, le GIFAS et la partie militaire.

Entre une sur-réaction qui touche tous les domaines, comme il semble que c’est un peu le cas en Angleterre et le “ne rien modifier “, il y a certainement un juste milieu à trouver… Souhaitons que la France sache mettre le curseur à un niveau qui permette d’améliorer la réduction du risque, tout en préservant un travail d’organisation raisonné en amont, toujours accessible aux structures associatives, quelle qu’en soit leur taille et leur classification d’importance.