Le défilé militaire aura donc lieu sur les pavés de l’avenue Foch au lieu des Champs-Élysées, pour la seconde fois de son histoire. Si ce nouveau “terrain de jeux” n’est pas forcément très bon pour les paturons des 162 chevaux de la Garde Républicaine qui vont descendre l’avenue, il présente également quelques inconvénients pour les machines volantes. A commencer par l’axe de présentation tel que nous le nommons en meeting aérien, qui présente une différence notoire entre les deux avenues,” obligeant les pilotes à effectuer une altération de cap de 150 degrés pour s’aligner sur l’avenue Foch”. C’est en ces termes que le précise le général de division aérienne Stéphane Groën qui a la charge cette année de coordonner les opérations aériennes du défilé, dans une interview à un confrère de la Nouvelle République du Centre.
Jusqu’à aujourd’hui, les appareils sortaient des circuits d’attente situés dans l’ouest parisien et ils s’alignaient ensuite sur la Défense (l’Arche étant un repère bien visible …), survolaient l’Arc de Triomphe, descendaient les “Champs”, puis rapidement surgissait la tribule présidentielle au centre de la place de La Concorde. Peu de chance de se tromper ! Là, le serpentin va se présenter par l’Est de la capitale en utilisant d’autres points de repère, identifiés en amont par des hélicoptère. Il fallait convenir de points de repère facilement identifiables pour éviter d’ajouter de la difficulté à celle qui existe déjà, d’autant que l’avenue Foch but ultime de ce repérage, très arborée, moins large et moins longue est aussi moins facilement identifiable que la plus belle avenue du Monde.
Cette année, si on ne peut pas réellement parler d’innovation il est quand même une surprise de taille : Ce n’est pas la PAF qui ouvre le défilé… Les “scénaristes” militaires ont décidé de débuter par les avions les plus lents, suivis par les hélicoptères, des avions lourds puis des chasseurs … et c’est seulement en clôture que le drapeau tricolore sera déroulé par la PAF qui nous réserve d’ailleurs une belle surprise… encore inédite dans le défié du 14 juillet…
Au total, 23 hélicoptères et 45 avions défileront le 14 juillet, beaucoup moins que les années précédentes, où la parade aérienne comptait une trentaine d’hélicos et 65 avions. “La voilure a été réduite”, confirme le Général Groën, “mais le défié n’en sera pas moins beau”. Manifestement, la prestation a plu au général note notre confrère dans son article en reprenant ses propres termes : “J’étais très content. Il faut appréhender le défilé aérien du 14-Juillet comme une opération militaire. Cela se planifie depuis déjà plus de dix mois, dans un contexte inédit, lié aux Jeux olympiques. L’idée est de s’assurer que les équipages ont bien appréhendé les procédures dans les circuits d’attente, les procédures d’intégration, la prise d’axe, la tenue de formation. Et ensuite passer à la verticale de la tribune présidentielle qui, aujourd’hui, était simulée par le seuil de piste de la base de Bricy, avec une marge d’erreur de plus ou moins trois secondes. Ce qui demande énormément de rigueur et d’excellence. Mais tous nos équipages, qu’ils soient de l’armée de l’air et de l’espace, de la Marine, de l’armée de terre, des douanes ou de la gendarmerie, sont des aviateurs aguerris. Aujourd’hui, ils ont tous atteint le niveau de précision et d’excellence qui était attendu de leur part, ils sont tous passés avec plus ou moins trois secondes sur le seuil de piste d’Orléans.”
L’ultime répétition se déroulera le 10 juillet, en conditions quasi réelles au-dessus de l’Arc de Triomphe. Ce dernier essai avant le passage devant le président de la République permettra de valider définitivement la position de chaque avion dans son dispositif. Il se fera uniquement avec les leaders des différents tableaux et formations composés de 3 à 5 avions.
Quelques repères horaires pour le défilé aérien :
Ph. C
Sources : La République du Centre – article d’Alban Gourgousse et Ministère des Armées – Photos AAE
Photo de Une : Hervé Godard – Défens’Aéro