Les annonces récentes du Président de la République à la PQR (lire Presse Quotidienne Régionale) ont donné l’espoir d’une reprise rapide de la vie sociale et si on peut penser assez justement qu’elle ne sera sans doute pas tout à fait comme avant chacun se plait à imaginer une renaissance et ressent un certain apaisement après une (bien trop) longue période de restrictions en tous genres… peut-être un peu à l’image de ce qu’ont ressenti nos ainés au sortir des deux derniers grands conflits…. Renaissance ? oui et c’est heureux pour la filière évènementielle qui a grandement souffert de cette année de cessation de toutes ses activités. Et le spectacle aérien dans tout çà ? Est-il vraiment intégré et reconnu dans ce monde du spectacle qui va enfin pouvoir respirer ?  

Gil Roy, rédacteur en chef de notre partenaire presse Aerobuzz  a consacré dimanche dernier son édito à cette question (Dépose “minute”) et son analyse de la situation,  est édifiante…  Nous avons pensé relayer ici sa réflexion qui rejoint pleinement notre interrogation du moment.

JAUGE      “Dépose Minute dimanche 2 mai 2021)

“Si, quand vous entendez « jauge », vous pensez « gestes barrières », il n’y a rien d’alarmant. Vous êtes juste resté trop longtemps éloigné d’un champ d’aviation et vous avez fini par oublier que la jauge, c’est d’abord l’instrument qui requiert toute l’attention du pilote soucieux d’atteindre son but. Vous passez trop de temps à écouter les infos… Allez prendre l’air !

Jeudi soir, quand ils ont entendu le mot « jauge », les musées de l’aviation et les salons aéronautiques ont repris espoir. Les organisateurs de meetings aériens ont vite compris. Pour les premiers, ce sera compliqué, mais pas impossible. Il faudra jongler avec les mesures sanitaires et les quotas. Pour les seconds, il va falloir tenir le coup plusieurs mois de plus.

Jeudi soir, quand le président de la République a dévoilé son calendrier de sortie de confinement, les meetings aériens ont eu la confirmation qu’ils n’entraient dans aucune catégorie. Même si pour cette saison, il est déjà trop tard, c’est le moment d’y remédier.

Avec ou sans pandémie, l’avenir du spectacle aérien s’annonce incertain. Non pas que le public se désintéresse de voir voler des avions de collection. N’en déplaise à ceux qui voudraient les interdire à tout jamais, les meetings aériens demeurent des fêtes populaires. L’avenir du spectacle aérien s’annonce incertain parce que, tout simplement, pour les autorités, un meeting aérien constitue un défi de plus en plus intolérable à la sécurité et à la sûreté. Et pour certains maires, il est devenu un affront à leur politique environnementale. Même sans un quelconque virus venu de Chine, de Grande-Bretagne ou du Brésil, ce sont autant d’obstacles de plus en plus difficile à surmonter.

Pour sa part, France Spectacle Aérien est désormais convaincu qu’il est urgent de faire entrer le spectacle aérien dans la Culture avec un grand C. La réflexion était bien amorcée. Depuis jeudi soir, c’est devenu une certitude. Reste à en convaincre les ministères de tutelle. C’est le moment d’affuter les arguments et d’activer les réseaux.

La revendication est légitime. Le spectacle aérien contribue à la préservation du Patrimoine. Il offre une scène à des monuments historiques. Un bout du chemin a déjà été fait vers la reconnaissance de ces traces d’histoire. Reste à conclure. Et ce ne sera pas forcément le plus facile. Convaincre les autorités est une chose déjà pas simple, mais se remettre en question en est une autre, d’autant que le monde du spectacle aérien sortira de cette crise inédite économiquement affaibli.

Affaibli mais pas résigné. Le spectacle aérien vivra, parce que les aviateurs aiment relever les défis. C’est dans leurs gênes. Il leur a fallu des millénaires avant de trouver le moyen de voler. L’apprentissage a été laborieux. Mais à force de persévérance et d’ingéniosité, l’aviation est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. L’une des plus extraordinaires inventions qui a ouvert à l’Humanité des horizons insoupçonnés.

Et si on la racontait cette Histoire… Le ciel n’est-il la plus belle salle de spectacle Madame la Ministre de la Culture ?”

Gil Roy