Le monde du spectacle aérien et plus particulièrement France Spectacle Aérien vit une triste fin d’année …  Bernard Chabbert, l’homme qui fut sans doute le plus formidable contributeur à la connaissance de l’histoire de l’aviation, à travers ses écrits, ses commentaires de meetings et le témoin des plus grandes aventures aérospatiales du XXème siècle, nous a quitté le 15 décembre 2022.

Les origines de la passion

La passion de Bernard pour l’aviation ne date pas d’hier… Comment pouvait-il en être autrement ? Bien avant la naissance de son fils en terre africaine, Gustave, le papa travaille pour Pierre-Georges Latécoère à l’Aéropostale… Nous sommes dans les années 30 ! Ses capacités de pilote ont rapidement conduit Didier Daurat, le rigide directeur d’exploitation de « La Ligne » à lui confier un appareil sur la ligne Toulouse – Dakar, puis de lui proposer ensuite la responsabilité de l’escale de Villa Cisnéros … C’est à cette époque qu’il rencontra un certain Antoine de Saint-Exupéry, dont il se fera un ami. Repéré par la Nouvelle compagnie Air France qui vient tout juste d’être portée sur les fonts baptismaux,  papa Chabbert y sera recruté en 1933, pour diriger l’exploitation de la flotte « à la crevette » à Dakar, au Sénégal…

Puis le second grand conflit mondial éclata et, au cours de ce conflit, le 21 Avril 1944 très précisément, vint au monde dans la famille Chabbert, un petit garçon prénommé Bernard, alors que papa œuvrait à Casablanca où s’était installé la tribu ! C’est donc sur le sol Marocain que Bernard fit ses premiers pas et découvrit, dans les premières années de sa vie, ces merveilleuses machines volantes qui allaient rapidement occuper son esprit… Cette guerre terminée, revenu en France, Gustave participera à la renaissance de l’exploitation d’Air France à Orly et y développera deux filiales :  Air Atlas, qui devient qui devint quelques temps plus tard Royal Air Maroc, et Air Madagascar, avant de participer à la fondation d’Air Mauritius, dans les années 60. 

Tombé dedans tout petit

Quel terrain de jeux pour le petit Chabbert qui passa une partie de son enfance sur les tarmacs ou en back-seat de quelques DC3 ou DC4 de la compagnie, piloté par son père effectuant des liaisons entre Antananarivo, Les Comores, La Réunion et Madagascar. La graine était semée, il ne restait plus qu’elle se transforme en véritable passion !

C’est à l’âge de 15 ans à l’Aéro-Club Air France de Madagascar qu’il débuta ses premières vraies leçons de pilotage, avec comme instructeur Marcel Henriet, le pilote aux plus de 35 000 heures de vol. Il fait ainsi connaissance avec l’art de piloter des machines rustiques comme les Auster Mk V, Leopoldoff, Jodel D 117 et DH Chipmunk. Une carrière de pilote de ligne s’ouvrait alors devant lui, comme les portes de l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile qu’il souhaitait intégrer pour y parvenir. Cet espoir de brillant avenir tout tracé fut malheureusement vite réduit à néant sur un déficit de son acuité visuelle repéré par le CEMPN (Centre d’Expertise Médicale du Personnel Navigant) qui lui empêcha définitivement d’embrasser une carrière professionnelle aux commandes d’avions de ligne…  Il continue néanmoins, quelque peu favorisé par la situation de papa à accumuler les heures de vol en place droite sur les DC3 et autres Beech 18 d’Air Djibouti pendant ses vacances, (en l’absence de co-pilote à l’époque) allant jusqu’à accumuler plus de 400 heures de vol en 3 mois.

Il ne sera pas pilote de métier… Alors que faire ?

Les années passant et voyant la possibilité de devenir officiellement pilote se restreindre jour après jour, Bernard qui possédait par ailleurs un bon brin de plume et déjà une réelle appétence pour l’écriture, s’essaie au journalisme avec un certain talent, après avoir partagé le quotidien en voyage avec le grand reporter Jean-Pierre Joulin, alors spécialiste du Moyen-Orient à l’Agence France Presse. Ses Chroniques remportent un certain succès .. Alors pourquoi pas ? Être témoin de son siècle et en faire profiter son prochain peut également conduire à mener une carrière passionnante, et rien n’empêchera de pratiquer l’aviation à titre de loisir…

 

Après des études en droit, il sera recruté par Europe 1 où il débute sur les ondes en relatant les problèmes de circulation routière lors des grands week-ends de départ en vacances… Pas très passionnant pour cet assoiffé d’aventure qui sort de l’ordinaire, mais il faut bien « faire son trou » et ses preuves, face à ces cadors de l’information… Il collabore ensuite à Bonjour Monsieur le Maire qui lui donne l’occasion de partir en reportage sur le terrain… de la France profonde.. En parallèle, dans les années 1970, il devient rédacteur pour de grands magazines aéronautiques : Aviasport en France et correspondant pour le magazine anglais Pilot.

En 1972, il adhère à l’association qui deviendra l’Amicale Jean Baptiste Salis à la Ferté Alais, dont il commente le meeting annuel « Le Temps des Hélices », contribuant ainsi, année après année, à chaque week end de Pentecôte, à créer avec tout son talent de conteur, ses anecdotes et son sens inné de la mise en scène, le plus beau show aérien d’avions de collection en Europe.

Comme un petit goût de show bizz…

Parallèlement à son début de carrière dans le journalisme, Bernard a aussi tenté sa chance dans le monde de la chanson. Sous le patronyme de Chabert (avec un seul « b » à son nom de famille), il édite quatre singles (chez EMI), dont un titre, Tramway 7 B, qui devint le « petit disque génial (PDG) de la semaine » sur Europe 1, radio dans laquelle il travaille. Les Charlots, face à ce succès soudain, l’invitent à interpréter ce titre dans l’émission « Tous en scène » qu’ils animent à la télévision, le 5 septembre 1969. Cette courte carrière de chanteur l’amène toutefois à participer à diverses autres émissions avec Jean Christophe Averty. 

Au dos des pochettes de ses singles, Bernard écrivait non sans une certaine moquerie pour son talent nouveau : « Those who don’t believe in Chabert, are the same who in seventeen hundred and some peanuts, didn’t believe in Wolfgang A. Mozart. So there ».  (Ceux qui ne croient pas en Chabert, sont les mêmes qui en mille sept cent et quelques cacahuètes, ne croyaient pas en Wolfgang A. Mozart.). Si cette affirmation pouvait passer pour un manque évident de modestie pour certains, que l’on ne s’y méprenne pas, elle est le parfait exemple de l’autodérision dont Bernard faisait preuve, lorsqu’il s’agissait de parler de lui-même…  

Premières armes… décisives et une belle carrière à la radio

En 1970, il devient reporter ! … et un an tout juste après le 1er pas de l’Homme sur la Lune, Jean Gorini, alors directeur de l’information lui confie son premier grand reportage en lien avec sa passion qui lui fait traverser l’Atlantique à plusieurs reprises pour se rendre à Houston ou Cap Canaveral: La couverture de la fin du programme Apollo (Apollo 14, 15, 16 et 17), puis celle des différents vols de Skylab  (1, 2 et 3) et ensuite le programme STS de la Navette Spatiale. Puis ce furent les débuts en URSS des missions astronautiques dans lesquelles la France participa, où il fit couvrit les entrainements de Jean Loup Chrétien et de son suppléant Patrick Baudry à la Cité des Etoiles.. Cette période fit l’objet d’un ouvrage co-signé avec les deux spationautes Français : « Spatiale Première », édité en mai 1982 chez Plon.

Entre deux séjours en terre soviétique, il couvre de nombreux événements dont la guerre indo-pakistanaise. Affecté dans le service de Jean Pierre Joulin, directeur des News d’Europe 1, il sera ensuite chargé des problèmes stratégiques en 1991, au moment de la guerre du Golfe et deviendra pour un temps, chef du service Société de la rédaction. 

Une rencontre, prélude à une longue amitié…

En 1976, Bernard écrivait dans Aviasport, magazine qui se revendique alors comme l’Organe technique mensuel de l’aviation sportive et privée. Il met l’accent sur les thèmes de l’aviation légère, le pilotage, la voltige aérienne, le vol à voile et le tourisme aérien.  Créé par Raymond Siretta en mai 1954, Jean Eyquem à la mort de son créateur en était devenu Rédacteur en chef mais aussi entraîneur de l’équipe de France de voltige aérienne. De temps en temps, alors que j’écumais les meetings aériens dominicaux, je proposais des petits reportages au journal, lorsque je trouvais que l’un d’eux méritait d’être valorisé… Bernard me lisait… Il devait bien rire du manque de personnalité dans l’écriture de ce jeune pigiste ! Pourtant dans l’hiver 76, il m’appela… et après une entrée en matière chaleureuse, me confia qu’il recherchait des rédacteurs, suffisamment mobiles sur le territoire (et gastronomes) pour recenser et tester les bonnes escales sur les aérodromes de l’hexagone où les pilotes en balade pouvaient avoir l’assurance d’être bien reçus et se restaurer convenablement. Autrement dit, il voulait créer, une rubrique aéro-culinaire à l’usage des lecteurs-pilotes… L’idée étant initialement d’en faire un cahier détachable… version guide « machin » de l’aviateur ! Trouvant cette idée originale qui sortait des habituels papiers techniques ou des compte rendus de raids, me voyant déjà le Gault ou le Millau de l’aviation, j’ai accepté ! Cette collaboration fut le point de départ de 46 années d’amitié, d’aventures communes, de multiples organisations des plus simples aux plus complexes et parmi elles, une innovation, la saga des festivals d’aviation en montagne, plus de 10 années durant à Méribel et quelques années supplémentaires à Megève…  

Mission accomplie ! Quelque part sur un aérodrome de l’hexagone dans les années 80, alors que le meeting dominical touche à sa fin. La tension retombe et Bernard peut enfin souffler après une grande journée de commentaires… photo DR

 

Nous nous étions dit un soir où nous refaisions le monde des meetings autour d’une fondue, que nous stopperions notre activité lorsque nous atteindrions les 200 événements, probablement atteints par la limite d’âge… Personnellement je me suis arrêté… de compter… en passant le cap des 250 participations à des organisations… Bernard en comptait déjà beaucoup plus…

La création d’Airshow et l’époque des grands meetings

1977 : La Fédération Française de Vol à Voile (devenue aujourd’hui Fédération Française de Vol en Planeur) se prépare à accueillir, l’année suivante, à Châteauroux les Championnats du Monde de la discipline. Un meeting aérien exceptionnel devait clôturer cet événement de grande envergure…  et les organisateurs, affairés à l’organisation de la compétition étaient à la recherche d’un « sous-traitant » pour organiser ce show aérien de plus de 6 heures de présentations en vol ininterrompues… Gonflé à bloc, Bernard, pressenti pour assurer le commentaire, se proposa pour prendre l’organisation en main… Un appel aux copains et quelques coups de fil plus tard, Airshow vit le jour sous le statut d’association Loi 1901, avec l’objectif principal de venir en aide et conseiller les organisateurs dans la mise en œuvre de leurs événements aéronautiques…. 

Nous nous retrouvions, avec les mêmes pilotes Catherine (Maunoury), Didier (Tabur) Jacques (Aboulin), l’autre Jacques (Bothelin), la bande à Jeannot (Salis)  et tant d’autres, … Jean-Noël (Bouillaguet) notre DV expert, et notre équipe technique d’assistance en piste, chaque fin de semaine ou presque pendant la saison d’été, sur les plus petits terrains comme sur les grands aéroports, pour mettre en scène le petit meeting de campagne familial, ou les hyper évènements, telles les commémos du Débarquement en Normandie…

 

Tout le talent de Bernard s’exprimait dans ses commentaires de meeting

Lorsque tu étais là, le meeting prenait une autre dimension, une autre forme qu’un simple défilé d’avions, aussi prestigieux soient-ils ! Il devenait spectacle ! ! Il devenait moment privilégié d’immersion culturelle. Les références à l’histoire, les anecdotes, les témoignages de ton vécu et de tes rencontres incroyables avec les plus grands aviateurs et astronautes du siècle étaient légion…Elles étaient le plus souvent puisées dans ton enfance alors que tu accompagnais ton père, en pax ou en « copi » de fortune, puis plus tard, dans ton métier de journaliste parcourant le monde et ses conflits, ou en ayant vécu en « live » les exploits des astronautes d’Apollo ou de Vostok…

Aujourd’hui, Bernard referme son carnet de vol sur plus de 1 600 heures dans plus de 250 types d’aéronefs différents, parmi lesquels de nombreuses machines de collection, de planeurs et d’avions de sport et de tourisme.

Pour les besoins de la rédaction d’articles et d’évaluations en vol, il s’est aussi installé aux commandes de nombreux avions de ligne (A 319, A 330, B 737, B 727, B 747, B 777, Concorde, etc.), de quelques avions à Cocarde ( Alphajet, Hawker Hunter ou Mirage III) et de quelques simulateurs de vol peux communs (module lunaire ApolloSpace ShuttleSoyouz…) Il eut aussi le suprême bonheur, alors qu’en 1986 il accompagnait la Patrouille de France dans son premier voyage sur les terres de l’oncle Sam, d’avoir été choisi pour « faire une place arrière » d’Athos leader de l’époque (Pascal Féraud) remontant la rivière Hudson après avoir survolé Miss Liberty en suprême leader des patrouilles Américaines. Le lendemain, Bernard commentait la présentation de notre formation nationale sur la plage de Coney Island devant plus de 3 millions de spectateurs !

Ces montagnes de souvenirs enveloppant les arabesques des pilotes projetaient le public dans un monde et une ambiance que seul, avec le plus grand naturel, tu savais créer alors que les mots, les expressions coulaient naturellement. Souvenons-nous des « prothèses à voler » lorsque tu évoquais le « Pitts » en présentation face à nous, de la « blanquette de veau à l’ancienne » lorsqu’il s’agissait d’un « Stampe » voltigeant dans l’azur ou du « Piper J3 » un soir d’été au couchant… Le « Bûcker » magnifié en Stradivarius, les « Mustang », « Corsair » ou « Spit » élevés au rang de « Métal Hurlant ». Chaque avion que tu commentais était le plus beau au monde… et si tu gagnais le Loto, c’était celui-là que tu t’offrirais !… Quelle belle collection posséderais-tu si tu avais touché ce jackpot !

 

L’équipe animation et commentaire du meeting du temps des Hélices de la Ferté Alais : de G à D : Gilbert Courtois Ingé-son réalisateur musique et environnement sonore – Bernard Chabbert : Commentateur, narrateur- Philippe Chetail : Liaison/Coordination entre Direction des vols et tour des commentaires – Lien et information du public.© Pierre Buffet

Le simple fait d’évoquer ces expressions que tu reprenais à l’envie, me replonge dans ces moments privilégiés du déroulement du spectacle… depuis notre podium, mais me font réaliser dans le même temps que cette mécanique bien huilée, faite d’amitié extrême, de connivence entre les membres de la petite équipe d’animation et de coordination du show dont le public ne constatait que le résultat, nous ne la revivrons pas, puisqu’un jour de décembre dernier, ce funeste sort en a décidé autrement.

L’époque télévisuelle

1991, grande année ! Bernard se lance dans une carrière télévisuelle ! Avec l’appui de Jean-Marie Dupont, directeur de France 3 Aquitaine, Bernard imagine une émission qu’il nommera Pégase. Cette émission réalisée dans les studios de France 3 Aquitaine par Bernard Besnier est basée à Bordeaux… Le but avoué étant que Pégase devienne le « Thalassa » appliqué au monde de l’aéronautique. Bernard en est le producteur mais aussi le présentateur. Cette émission, diffusée sur le réseau national le vendredi soir en seconde partie de soirée après le Journal de la nuit, connut un succès d’audience indiscutable mais disparaît des écrans en 1996 pour d’obscures raisons décidées par la chaîne et totalement incompréhensibles pour les afficionados.

Pégase…Le SPITFIRE première partie  –  Le SPITFIRE seconde partie

En 2003, il relance Pégase, mais cette fois-ci sous la forme d’un site internet. C’est quelque temps plus tard qu’il quitte Europe 1, pour fonder avec Philippe Guillon, Olivier Hamon et un groupe d’investisseurs privés, la chaîne de télévision Aerostar TV, dans laquelle il investit énormément d’énergie et de moyens… Aérostar TV qui diffusera sur le net à partir d’avril 2015 et sur Orange (canal 112), Bouygues (canal 221) et Free (canal 210). Aérostar TV, faute de crédits cessa un jour … laissant son créateur une fois encore avec une certaine amertume de ne pas avoir été suffisamment soutenu et pire… Incompris ! 

Un foutu 15 décembre 2022….

Pour tous, Bernard Chabbert était immortel ! C’était inimaginable qu’il quitte la scène aéronautique un jour et son public, ses lecteurs de plus de 1200 articles, de ses essais, de ses ouvrages relatant avec tout son talent de conteur les plus grandes étapes de l’Aviation et de l’Astronautique du 20ème siècle, ses auditeurs, ses afficionados dans les meetings ne s’y étaient pas préparés.

Son brusque départ ce 15 décembre 2022, alors que seul à la tâche, il s’employait à l’entretien de ses avions dans son magnifique hangar construit avec Antoine, son fils, sur l’aérodrome d’Andernos pour y abriter la petite flotte familiale, a provoqué un raz de marée sur le net ! Que d’hommages, que de compliments, que de belles choses ont été écrites ou dites par nombre de personnes qui l’ont côtoyé ou juste croisé sa route, le temps d’un bref échange ou de moment partagé… Dans tous ces commentaires, l’humilité et la gentillesse de l’homme reviennent souvent… Au-delà du talent qui forçait l’admiration, c’est probablement aussi grâce à ces qualités et par sa facilité d’aller volontiers vers l’autre en s’intéressant autant à son prochain, qu’il suscitait tant d’empathie.

Bernard dédicace “St Ex Un prince dans sa Citadelle – La Ferté Alais 2022 © Ph. Chetail – Ecouter    Bernard raconte St Exupéry

De son œuvre littéraire (*), de son travail de journaliste reporter qui l’ont conduit à être récipiendaire de nombres de récompenses (Les Hélices d’Or, The Aerospace Journalist of the Year Adwards à 3 reprises), de sa vision poétique de l’aviation qui rendait ses commentaires de meetings à nuls autres pareils, il restera les souvenirs…  Souvenirs des reportages à Houston, Cap Kennedy ou à la Cité des Etoiles, des grands meetings de Duxford, Bex, La Ferté Alais, Melun et tant d’autres… les festivals en montagne, les aventures télévisuelles …les conférences, les grandes années Bourget où il avait créé un style de commentaire plus humain et compréhensible que le simple égrenage de données techniques des avions en démonstration… une vie de passion mise au service du public… de l’autre !

Dans ce hangar d’Andernos construit sur l’aérodrome, magnifique coffre à jouet qui abrite des trésors, Bernard a quitté ce monde au milieu de ses avions et de ceux d’Antoine, au pied de son Lookheed 12 Electra avec lequel, en 2008, il participa au tournage du film Amélia en Afrique du Sud, tout près de son Piper J2 (1936) « Glue Angels » et de son ULM/VLA F14B Le Mans tellement performant et « pointu » qu’il rechignait un peu maintenant à l’utiliser…

Partir ainsi… N’était-ce pas ce qu’il aurait voulu ?

Aujourd’hui, le monde de l’Aéronautique est en deuil ….Au sein de FSA, Bernard était notre conseiller culturel…. Nous l’avions voulu ainsi…  Lors de nos Conventions, il venait nous faire partager sa vision du futur des meetings aériens, de l’aviation de spectacle et de bien d’autres sujets… Lors de ses éditoriaux,  l’auditoire restait “bouche bée”, alors que notre orateur, oubliant le temps qui passait, chahutait à chaque fois le programme de la journée… On ne pouvait l’arrêter ! 

Désormais, rien ne sera plus comme avant !

Ciao Amigo !  

Ph. Chetail

(*) Bibilographie

Spatiale première (Plon Mai 1982 avec Jean Loup Chrétien et Patrick Baudry)

L’Homme -fusée (1ère version Arthaud – Juillet 1982 – nouvelle version Privat mars 2018)

La foire aux aigles (Presses de la Cité 1983)

Les fils d’Ariane (Plon Février 1986)

Manche et manette (Air Press 1989)

 St Ex un Prince dans sa citadelle (Paquet 2020 avec Romain Hugault