Alors que la Patrouille de France fêtera cette année ses 70 ans, se joue, de l’autre côté de l’Atlantique, l’avenir des Snowbirds canadiens. Envisagé de longue date, le changement d’appareil est un sujet plus que jamais d’actualité.
Dans le feuilleton à rebondissements que représente le remplacement des appareils de la patrouille acrobatique canadienne, un personnage inattendu est apparu ces deux dernières années. Il s’appelle Leonardo, et il est confiant.
Une histoire déjà longue.
Le remplacement des Canadair CT-114 Tutor employés par la patrouille canadienne, les Snowbirds, est un sujet qui a plus de 20 ans, et revient régulièrement, à la faveur de tel ou tel souci rencontré par l’équipe. Dernier épisode en date, la « pause opérationnelle » autrement dit l’interdiction de vol des Tutors entre début Aout et fin septembre 2022.
Pourtant, dès le début des années 2000, le sujet est évoqué dans divers médias. Le Département Canadien de la Défense estimait que la limite de service des CT-114 Tutor, prévue initialement à 2010, pourrait être étendue de 10 ans si cela s’avérait absolument nécessaire. Quelques années plus tard, le même département estimait possible un retrait du service en 2030. Quand on sait que l’appareil date des années 1960, et ne forme plus de pilotes depuis 2000, (Il est désormais remplacé dans le cursus par le T-6 Texan II Harvard et le Hawk) l’urgence commence à devenir prégnante. Fin 2020, dans la revue de Défense canadienne, Joetey Attariwala évoque plusieurs options pour le remplacement des avions.
L’offensive de charme italienne
Parmi ceux-ci, le M-345, lointain petit-frère de l’Aermacchi S-211 est passé à l’offensive dès 2021. Désormais vendu par Leonardo, l’appareil a été surnommé pour l’occasion « Tutor II ». En effet, fort du choix effectué dans son propre pays pour les Frecce Tricolori, le constructeur italien le destine particulièrement à la patrouille canadienne. Il reste toutefois mono moteur comme le Hawk, et la plupart des appareils d’entraînement actuels.
Dans tous les cas, si le Canada devait commander des appareils neufs n’appartenant pas à la flotte actuelle, leur production en nombre suffisant prendrait de nombreux mois. Ce choix impliquerait aussi la mise en place d’une chaîne de maintenance adéquate au plus près de l’unité qui les mettrait en œuvre. Cela devrait inciter le gouvernement fédéral à anticiper la deadline de 2030 et annoncer sa décision.
S’il remporte la mise, le M-345 pourrait aussi devenir un concurrent sérieux pour équiper d’autres nations, mais cela, c’est une autre histoire.
Guillaume Rochette
Photos © Snowbirds – RCAF -Aermacchi