A peine se referme la page de la saison des Spectacles Aériens Publics de 2023, que celle de la saison suivante se rédige chez les organisateurs ayant choisi de positionner un événement l’été prochain.. Si la majorité d’entre eux a bien compris, avec une certaine inquiétude toutefois, que 2024 pouvait se montrer difficile pour la construction de leur manifestation, avec, à l’horizon, la perspective de la tenue de grands événements en France, très consommateurs de forces de l’ordre et de secours, de moyens aériens et de contraintes diverses, ils ont su, pour la plupart, anticiper et se prémunir contre toute surprise. ils sont toutefois demandeurs d’information… Qu’en sera t’il exactement ? Jean François Bourgain évoque cette problématique pour Aérobuzz.fr. Donnons lui la parole.
La saison 2024 des meetings aériens télescopée par les JO Paris 2024
“En 2024, priorité aux Jeux Olympiques, mais aussi aux commémorations du 80ème anniversaire de Débarquement. Les organisateurs des meetings aériens sont dans l’incertitude. Certains vont sans doute passer leur tour. Les autres sont appelés à négocier avec les préfectures. Le calendrier 2024 des manifestations aériennes promet d’être mouvant.
En 2024, l’équation déjà complexe d’organiser un meeting aérien va se voir rajouter une variable : celle des grands événements très consommateurs de forces de l’ordre (Jeux Olympiques/Paralympiques, 80 ans du débarquement), au détriment des autres rendez-vous, dont les meeting aériens.
Le 25 octobre 2022, à l’occasion d’une audition sénatoriale, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin l’avait déjà annoncé dans une note. Celle-ci précisait que les forces de l’ordre, à savoir 30 000 policiers et gendarmes par jour, seraient très sollicités durant l’été 2024 sur ces rencontres sportives et historiques. A ce titre, et afin de leur aménager des temps de repos, il avait été demandé « l’annulation où le report des événements se tenant dans la période ». Cette période s’étalant du 26 juillet au 8 septembre 2024, les meetings aériens estivaux sont concernés.
Récemment, grâce à un affinage plus important des dispositifs, le tableau concernant les fêtes aériennes et les autres événements, semble s’éclaircir. « Ces contraintes seront en réalité à géométrie variable » explique Philippe Chetail, organisateur de manifestations aériennes et Vice Président de France Spectacle Aérien. A ce titre, un découpage régional est envisagé et des demandes de forces de l’ordre pourront être réalisées en fonction de l’endroit géographique et de la période. « Il faut que chaque organisateur se rapproche de son préfet de rattachement au plus vite pour connaître le niveau de sollicitation des forces de l’ordre dans son département. »
La région parisienne et sa couronne seront, de toute évidence, les zones les plus demandeuses en matière de sécurisation. « Ce sera du cas par cas. Un exemple que l’on peut citer : le Air Legend de Paris Villaroche qui a décidé de changer plusieurs fois ses dates, en lien avec la préfecture, afin de disposer de moyens suffisants, y compris aériens pour le show. Rien n’est figé pour l’heure » rajoute t’il. Les moyens aériens mis à disposition par les armées sont également au cœur du sujet et des discussions. Très mobilisés pour leurs missions opérationnelles, tous ne pourront pas être déployés comme à l’accoutumée. La décision finale de leur déploiement étant annoncée, généralement, au mois d’avril.
De son côté, le 80ième anniversaire du débarquement en Normandie va également mobiliser beaucoup sur les côtes, principalement autour du 6 juin. Moins inquiétantes, ces festivités seront beaucoup plus ponctuelles et se dérouleront sur quelques heures ou sur des demi-journées à l’exception près de la cérémonie internationale de Saint-Laurent-sur-Mer (Omaha Beach). Côté des moyens aériens déployés par les armées, l’anniversaire du débarquement sera moins pénalisant et ne les mobilisera que pour des passages à l’occasion de cérémonies et commémorations.