Si cet article n’a pas de lien direct avec l’activité meeting, il semble pourtant important que FSA soit vecteur de cette information qui marque d’une pierre blanche la vie de l’une des institutions avec laquelle nous oeuvrons régulièrement…  Vendredi 24 juillet 2020, au cours de la cérémonie de baptême de la promotion 2019 «Joseph Pouliquen »  de l’Ecole de l’Air, Madame Florence Parly, Ministre des Armées, a autorisé officiellement  l’usage de l’appellation « Armée de l’Air et de l’Espace »

Depuis son origine, l’Armée de l’Air a su développer des capacités de surveillance et de contrôle du ciel qui trouvent naturellement aujourd’hui leur continuité dans l’espace, a rappelé la Ministre dans son allocution devant l’assemblée réunie pour la circonstance. Ce changement officiel de nom qui sera effectif au mois de septembre prochain, marque donc l’ouverture d’une nouvelle page de l’institution mais également un nouveau défi :

 « Un défi d’ampleur, qui se mesure d’abord à l’aune de l’évolution des activités spatiales. Car vous le savez, l’espace n’est plus seulement un support pour nos opérations, il est aujourd’hui un théâtre à part entière, devenu incontournable. Que ce soit à des fins civiles ou militaires, nos alliés et nos adversaires l’investissent toujours davantage. Espionnage, sabotage, pollution : les menaces sont tangibles. Face à ce nouvel ordre des choses, nous devons être prêts. L’horizon de notre défense se construit aujourd’hui, (…) « Nous mènerons une politique de défense active dans l’espace par le biais de nouveaux moyens d’observation et d’action. Il ne s’agit pas de s’approprier l’espace, il ne s’agit pas d’attaquer dans l’espace. Il s’agit de s’équiper pour prévenir les dangers, de sauvegarder nos capacités, d’engager nos opérations et, au quotidien, de protéger la vie des Français. L’autonomie française dans l’espace est la clef de notre souveraineté. » (F. Parly – 24/07/2020).

Flash back

Suite au discours du président de la République le 13 juillet 2019 à l’hôtel de Brienne, Florence Parly, a signé, le 3 septembre 2019, l’arrêté portant création du Commandement de
l’espace (CDE). Organisme à vocation interarmées relevant de l’armée de l’Air, le CDE reçoit ses directives directement du Chef d’état-major des armées (CEMA), en matière d’élaboration des coopérations, de cohérence capacitaire des armées et d’opérations militaires. Sur la base des compétences des différentes entités militaires déjà existantes (CMOS, COSMOS, CIE) disséminées en métropole, et en s’appuyant sur l’expertise unanimement reconnue du Centre national des études spatiales (CNES), le Commandement de l’espace monte progressivement en puissance pour être en mesure d’assumer des responsabilités dans les domaines suivants :
– recueil du besoin capacitaire des armées et propositions d’arbitrages au CEMA ;
– expression du besoin des armées en capacités de maîtrise de l’espace ;
– élaboration et conduite des coopérations européennes et internationales dans le spatial de défense ;
– expertise du domaine spatial militaire au profit d’organismes du ministère, et extérieurs au ministère ;
– préservation des intérêts de la défense en matière de capacités spatiales de défense ;
– préservation de la liberté d’accès et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique ;
– mise en œuvre de contrats opérationnels « espace ».

Des missions opérationnelles structurées 

S’agissant des contrats opérationnels « espace », le CDE dispose de la brigade aérienne des opérations spatiales, également afin d’exercer le contrôle opérationnel des plateformes spatiales et des moyens concourant à la liberté d’action et d’accès à l’espace extra-atmosphérique. En établissant la situation spatiale, cette ambition se décline autour de quatre opérations spatiales militaires :
– le soutien aux capacités spatiales qui concerne le déploiement, la mise en œuvre et ladisponibilité des capacités spatiales ;
– l’appui spatial aux opérations qui concerne le renseignement, l’alerte avancée, le positionnement et la navigation par satellite, les communications satellitaires ;
– la surveillance de l’espace qui permet d’étendre les capacités de connaissance de la situation spatiale (prérequis à l’exploitation commerciale de l’espace et à la conduite d’actions
militaires) ;
– la protection des moyens qui vise à garantir, dans le strict respect du droit international, une défense active de la liberté d’accès et d’action dans l’espace pour décourager les adversaires
qui agiraient en dessous du seuil des conflits armés.

Les modifications législatives et réglementaires du code de la Défense qui entérineront d’un point de vue juridique ce changement de dénomination ne seront pas effectives avant quelques mois.

Philippe Chetail

sources Armée de l’Air