Le rideau est tombé, une nouvelle fois sur la Convention Nationale de France Spectacle Aérien. Après des semaines d’incertitude quant à sa faisabilité initiale, sa fréquentation ensuite et la survenue de la nouvelle vague de l’épidémie de Covid accompagnée d’un nouveau variant, ces retrouvailles, 7ème du nom ont bien eu lieu, tenant toutes ses promesses.
Il faut dire que le programme, concocté par le bureau de FSA avec la complicité des partenaires, ajouté à la qualité des intervenants présents, a largement contribué à sa réussite, qui se transforme, si l’on en croit les retours qui parviennent au Comité d’organisation en véritable succès…
Une faisabilité incertaine
Si nous mentionnons ici l’incertitude, jusqu’au dernier instant, de la faisabilité de cette nouvelle réunion, ce n’est pas le fait de craintes injustifiées ou de coup de blues d’une petite équipe croulant sous la charge de son organisation… Cette interrogation qui aurait pu avoir pour conséquence une nouvelle annulation, est plutôt le résultat d’une constatation, qui semble désormais présider, en les fragilisant, à nombre « d’entreprises » de ce type… sauf que ces « entreprises » n’ont pas toutes les mêmes capacités à faire l’impasse sur ce phénomène qui consiste, pour une partie importante de participants à remettre à demain la décision de s’inscrire… une certaine forme de procrastination pourrait-on dire… mais certainement pas de désintérêt… le bilan au lendemain de l’évènement nous prouve le contraire.
S’il est connu admis que l’organisation de la convention, comme le fonctionnement de France Spectacle aérien au quotidien repose totalement sur le volontariat d’une toute petite équipe bénévole, cette même équipe rencontre, en face d’elle, des contraintes de tous ordres dans la construction de l’édifice dont la plus importante est celle du financement de la Convention, dont le budget global est de l’ordre de 30 000 €… Comment et où trouver cette somme si l’organisation n’a pas la certitude que la fréquentation sera suffisante pour faire face aux dépenses ? Ces mêmes organisateurs devraient-ils mettre aussi la main à la poche pour combler un déficit, au cas où… ?
L’autre contrainte, de taille également, est celle de la réponse à apporter à la demande des responsables du Centre de Congrès de Valpré, site qui nous accueille depuis 2014, qui, très légitimement nous demandent presque quotidiennement depuis l’ouverture des inscriptions, l’effectif attendu pour prévoir le nombre de chambres à mettre à notre disposition et de repas qu’ils auront à préparer…
Alors que nous lancions les inscriptions tout début octobre, il aura fallu attendre le 15 novembre pour que nous ayons espoir d’atteindre le chiffre fatidique des 110 inscriptions en séance plénière, nécessaires à écarter le péril d’une situation déficitaire et pour répondre aux dirigeants du centre de Congrès…
Quelles conclusions devons-nous tirer de cette situation ? La pérennité de notre évènement n’est-elle pas mise en jeu par ce simple fait ?
L’enthousiasme de la réussite
Certes, le succès de ces nouvelles « Retrouvailles », en remettant du baume au cœur des organisateurs a quelque peu estompé toutes les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de la convention 2021 et dès le lendemain, regonflé à bloc, le bureau de FSA, en fixant une option au 1er week-end de Décembre 2022, la date de la 8ème édition est rapidement « reparti pour un tour »… Un Conseil d’Administration se tiendra au cours du premier trimestre 2022, à la fois pour établir un « debriefing » de la convention écoulée et envisager une nouvelle organisation pour 2022.
Les participants, congressistes et intervenants, unanimement, ne tarissent pas de félicitations, tout en proposant aussi (et c’est bien ce que l’organisation leur demande également) quelques aménagements et (souvent bonnes) idées pour encore améliorer son contenu… Les questionnaires de satisfaction remis à tous, montrent bien le satisfecit général mais mettent en exergue aussi quelques points d’aménagement qu’il conviendra de prendre en compte le moment venu. Car si c’est l’équipe de « maitrise » de FSA qui décide de « l’architecture générale », « fait les plans », et « construit » l’édifice, ce sont bien les acteurs des meetings qui en fournissent les « matériaux ».
En live ou à postériori, tout au long de ce riche week-end, il nous a été souvent rappelé le rôle de FSA et, alors que les situations les plus complexes viennent consteller le paysage, notre association apparaît, pour nombre d’acteurs du milieu, comme la solution miracle pour débrouiller l’écheveau… régler des situations ou « monter au créneau » pour tenter de les régler en faisant comprendre à « qui de droit » qu’il y a urgence à se pencher sur le problème.
Serions-nous considérés par nos pairs tels les justes descendants des héros de Cervantès.. qui n’avaient de cesse que de lutter…. contre des moulins à vent ?
Un partenariat plus qu’un combat… l’administration ouverte au dialogue
La publication du nouvel arrêté régissant les Spectacles Aériens Publics (ainsi en est la nouvelle appellation des manifestation aériennes), paru au Journal Officiel quelques jours avant la Convention (ce n’est pas un hasard ! NDLR) a soulevé bien des commentaires et si par le passé FSA, choisi par la DGAC comme interlocuteur spécialisé aux côtés des Fédérations dans l’étude de la nouvelle réglementation, avait été soupçonné de faire allégeance à l’Administration, les choses sont plus claires et reconnues aujourd’hui.
Jean Noël Bouillaguet dans son éditorial du lancement de la séance plénière, a tenu à mettre les choses au point : FSA, tout au long de ces 6 années de travail au sein du GTMA (Groupe de Travail Manifestations Aériennes initié par la DGAC, a bien été la seule organisation à montrer son désaccord avec la rédaction du nouveau texte sur nombre de points, contestés aujourd’hui par les premiers concernés : pilotes de présentation, directeurs des vols et organisateurs !
Alors que nous croyions que le texte, gravé dans le marbre était figé pour l’éternité ou presque et que nous allions avoir à subir, sans discussion possible, tous les points de cette nouvelle réglementation, un espoir de dialogue vient déboucher l’horizon grâce aux propos rassurants du Directeur Général de l’Aviation Civile qui avait tenu à être présent pour expliquer le fondement même de ce nouveau texte et soutenir notre action. Pour Damien Cazé, rien n’est totalement figé et la discussion pourrait à nouveau s’ouvrir sur certains points du texte. Cette réglementation est maintenant en vigueur pour la saison prochaine et son application sur l’ensemble de l’année 2022 donnera matière à un REtour d’EXpériences, pouvant amener à en reprendre quelques points, et aboutir à un éventuel arrêté rectificatif ou quelques amendements, si de solides arguments sont avancés.
L’avenir nous dira si nous avons eu raison d’espérer !
Une association en ordre de marche
Sur l’ensemble des autres dossiers qui ont initié des travaux au cours de l’année écoulée ou se profilent à l’horizon 2022, dont certains ont fait l’objet de nouveaux partenariats (CISPE, CHAIRE PEGASE, SAFETYN et TIME to FLY) certains sont aboutis (Guide Sanitaire et Etude Economique et Stratégique : Comment soutenir l’avenir des Meetings Aériens), d’autres, abordant les thèmes de l’écologie, des nouveaux modèles de meetings, de la transmission vers la jeunesse sont en cours, ou méritent que FSA y apporte son expertise…
Ils devraient, en générant une réflexion chez tous ceux qui voudront bien aider ou participer à leur étude, asseoir encore plus la légitimité de notre association, déjà reconnue comme interlocutrice majeure par l’ensemble des tutelles au plus haut niveau, comme l’a montré la présence et la participation active de leurs plus hauts responsables lors de cette dernière Convention.
FSA a donc, tel le boulanger pétrissant sa pâte inlassablement…. «du pain sur la planche » pour les années à venir … La volonté d’aller de l’avant est intacte… Seules les ressources humaines montrent une certaine fragilité…
Il suffit maintenant de relever le défi de ces prochaines années. Haut les cœurs !
Philippe Chetail